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samedi 31 mars 2012

Réunion mensuelle de Mai 2012

L'U.L.R. CFDT de Versailles & environs se réunira le jeudi 14 Juin  2012,
dans les locaux de "La Forge" - salle municipale
adresse : 89 av Général Leclerc 78220 Viroflay
heure : 9 h 30 -
Le secrétaire, Jacques Boutault

La rupture du pouvoir avec les syndicats


"La rupture du pouvoir avec les syndicats est potentiellement inquiétante pour la démocratie""La rupture du pouvoir avec les syndicats est potentiellement inquiétante pour la démocratie"
CFDT le 30 mars 2012


Dans un long entretien accordé aux Echos en date du 30 mars 2012, François Chérèque fait le point sur la stratégie de la CFDT dans le contexte de la présidentielle.
Vous rencontrez ce vendredi Jean-Luc Mélenchon, après avoir vu François Bayrou, François Hollande et Eva Joly. Quid de Nicolas Sarkozy ?
Je n'ai pas de réponse. J'ai demandé à rencontrer tous les candidats issus de partis de gouvernement, afin d'exprimer les priorités de notre syndicat dans une démarche normale de dialogue, mais le chef de l'Etat ne m'a pas proposé de rendez-vous, contrairement à 2007. On ne m'a pas donné d'explication.
J'avais souhaité que ces rencontres se tiennent avant le début du mois d'avril afin de ne pas interférer avec la fin de la campagne électorale. Mais peut-être cette interview va-t-elle accélérer les choses...
Comment l'interprétez-vous ?
Nicolas Sarkozy a lancé sa campagne en souhaitant s'adresser directement au peuple, par-delà les corps intermédiaires qui font selon lui de l'entre-soi. Sans doute ne veut-il pas rencontrer un représentant de ce qu'il nomme une « caste » !
J'ai constaté une vraie rupture avec les organisations syndicales au moment de la réforme des retraites. C'est potentiellement inquiétant pour l'organisation de notre démocratie ces prochaines années. La démarche du dialogue social avait pourtant été respectée, valorisée et même glorifiée dans certains écrits par le chef de l'Etat.
Le candidat UMP s'en est pris vivement à la CGT cette semaine, qui elle-même s'est engagée fortement contre lui dans la campagne...
Je ne veux pas juger la démarche d'un autre syndicat, mais la partie de ping-pong qui se joue n'est pas positive pour la démocratie sociale. La CFDT n'a pas voulu tomber dans le piège d'une démarche partisane. La dernière fois que nous avons soutenu un candidat, c'était en 1981 et nous avons perdu 40% de nos adhérents dans les années qui ont suivi.
On voit bien que le candidat UMP veut montrer que les syndicats seraient contre lui parce qu'ils seraient partisans et non pour des raisons de fond sur sa politique. En refusant l'engagement partisan, la CFDT est plus crédible, ses arguments et ses critiques sur la politique menée portent davantage.
Trouvez-vous la campagne électorale décevante ?
Elle est très compliquée à mener et je ne voudrais pas jouer les censeurs depuis le bord de la touche, ce serait un peu facile. La France connaît la situation économique, sociale et budgétaire la plus difficile depuis le début de la Ve République. Les candidats, s'ils veulent être sérieux, ne peuvent pas promettre la lune. Forcément, cela ne rend pas la campagne très enthousiasmante.
Mais au moins, on débat de la dette, sujet sur lequel la CFDT a prêché dans le désert pendant des années. Dès le sommet social de février 2009, nous avions dit au gouvernement qu'il fallait revoir la fiscalité des hauts revenus pour financer les mesures. Après, j'observe plusieurs façons de faire face à ce contexte difficile.
C'est-à-dire ?
Certains candidats préfèrent parler d'autres choses en mettant le focus sur les sujets qui ne sont pas prioritaires pour les Français, comme la sécurité ou l'immigration. D'autres « picorent » autour des vrais sujets tels que la fiscalité, l'emploi, la compétitivité ou la protection sociale. Ils font des propositions intéressantes -je pense en particulier à François Hollande sur la progressivité de l'impôt -mais sans parvenir à les lier dans un projet global redonnant de l'espoir. Il y a enfin ceux qui restent dans les propositions démagogiques. Soit ils savent qu'ils ne seront pas élus, soit ils ne les mettront pas en œuvre.
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont assez hauts dans les sondages...
Je refuse de les mettre dans la même catégorie. Marine Le Pen est plus que jamais dans le registre de l'exclusion, de la stigmatisation. La campagne de Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur un sentiment d'injustice très fort, qui s'est développé fort logiquement ces dernières années et qui va encore se nourrir des rémunérations astronomiques, telle celle du président de Publicis. Mais ses propositions économiques manquent de réalisme, et cela va générer des désillusions.
Comment agir en étant crédible ?
Nous interpellons les candidats pour qu'ils construisent une France plus juste, qu'ils s'attaquent aux inégalités. Cela passe par une réforme fiscale et une évolution de notre protection sociale qui garantisse, dans un souci de justice, la pérennité de notre modèle social. Avec une remise à plat avancée à 2012 du système de retraite. Cela passe ensuite par une action résolue visant à rendre la France plus compétitive, en intégrant la nécessité du développement durable.
Comment restaurer cette compétitivité ?
En arrêtant d'abord de n'aborder le problème que sous l'angle du coût du travail. C'est loin d'être le cœur du problème. Regardez le secteur automobile allemand : il est très performant alors que les salaires y sont bien plus élevés qu'en France. Mais eux ont su investir massivement et se donner plus de souplesse dans l'organisation du travail. La compétitivité hors prix est centrale.
Quant aux problèmes de compétitivité-coût, ils nécessitent une meilleure coordination des politiques européennes. Dans l'agro-alimentaire, l'Allemagne fait du dumping social contre la France ! Elle autorise des salaires de 5 euros de l'heure que l'Etat compense ensuite avec des primes pour l'emploi. On ne peut pas continuer à accepter sans broncher cette concurrence déloyale. Je l'ai dit à Angela Merkel, que j'ai rencontrée la semaine dernière avec d'autres syndicats européens. La responsabilité politique est au niveau du couple franco-allemand.
Vous évoquez plus de souplesse dans l'organisation du travail comme une vertu allemande. Vous êtes donc favorables aux accords compétitivité emploi en cours de négociation ?
Evidemment, pas question pour la CFDT de supprimer les 35 heures ! De tels accords doivent s'inscrire dans une démarche globale, avec un droit de regard renforcé des syndicats sur la stratégie des entreprises et un meilleur partage des bénéfices de la croissance quand elle revient. Je suis prêt à prendre le modèle social à l'allemande dans l'entreprise. On en est loin avec les propositions du Medef. Je ne vois pas comment on pourrait parvenir à un accord avant la fin du premier semestre.
Face au chômage de masse, les propositions sur l'emploi sont-elles à la hauteur ?
Elles sont classiques mais nécessaires. Nous ne pouvons pas nous passer en période de crise d'un traitement social massif du chômage. Je note que le gouvernement critique les contrats aidés du PS alors qu'il dépense actuellement tout ce qui avait été budgété pour l'année, afin de contenir le chômage avant le scrutin.
Le déficit de l'Unedic est très élevé. Faut-il rendre les allocations-chômage dégressives ?
On étudiera toutes les pistes lors de la prochaine renégociation de la convention d'assurance chômage. Je note que 25 % de ce déficit provient des intermittents du spectacle, qui ne représentent que 4 % des cotisants. La future majorité devra prendre ses responsabilités sur ce sujet. Il ne faut pas casser le système. Mais ce n'est pas aux salariés du privé de le financer seuls. Cela doit être du ressort de la solidarité nationale.
Quels sont les sujets trop absents du débat ?
La réorganisation du système de soins, entre la médecine de ville et l'hôpital, n'est pas abordée, notamment parce que les candidats ont peur de s'attaquer aux professions médicales, les plus corporatistes. Les propositions sur le logement et les banlieues sont faibles.
Le 1er mai tombe entre les deux tours de l'élection. Allez-vous manifestez ou observez une forme de trêve ?
Nous souhaitons un 1er mai syndical, pas un 1er mai politique. Il faut en profiter, sans approche partisane, pour faire parler du travail et interpeller les deux finalistes sur ce thème. Nous venons d'écrire aux autres syndicats pour leur proposer une réunion commune de préparation de ce 1er mai.
Laurent Berger vient d'être nommé numéro deux de la CFDT. Faut-il y voir le signe que votre départ est imminent ?
Ce n'est pas lié. Laurent Berger sera proposé pour me succéder, c'est un secret de polichinelle. Sa nomination au poste de secrétaire général adjoint clarifie la situation. Il y a une date taquet, c'est le congrès de 2014. Après, le calendrier n'est pas lié à un éventuel changement de majorité politique. Je ne partirai pas dès cet été.

La CFDT et Sarkozy


29 mars 2012 – le Monde en ligne

La CFDT ne rencontrera pas Nicolas Sarkozy

Sauf miracle de dernière minute, la CFDT ne rencontrera pas Nicolas Sarkozy en tant que candidat à l'élection présidentielle. Le 24 janvier, la centrale de François Chérèque avait présenté une interpellation à tous les candidats à l'élection présidentielle, à l'exception de l'extrême gauche et de l'extrême droite. Elle adressait à chacun une demande de rencontre en fixant la date butoir du 3 avril.
Jeudi 29 mars, et malgré ses sollicitations, elle n'a reçu aucune réponse du président-candidat. François Chérèque, qui a multiplié les critiques à l'encontre de M. Sarkozy tout en s'abstenant, à la différence de Bernard Thibault, de souhaiter un changement de président de la République, en a déduit que, contrairement à 2007, il n'y aurait pas de rencontre. Le 11 mars, Xavier Bertrand, le ministre du travail, s'était rendu in extremis à la clôture du forum de la société civile qui avait adopté, au siège de la CFDT, un "manifeste pour un pacte social". Le secrétaire général de la CFDT, qui a rencontré deux fois François Hollande et une fois François Bayrou et Eva Joly, bouclera ses entretiens vendredi 30 mars avec Jean-Luc Mélenchon.
Attaques répétées
Si M. Chérèque est soupçonné par M. Sarkozy de rouler pour le candidat socialiste, aucune rencontre n'est inscrite, pour l'heure, entre le président sortant et les organisations syndicales, lesquelles ont globalement mal réagi à ses attaques répétées contre les corps intermédiaires. Bernard Thibault s'est entretenu avec François Hollande, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly mais il a eu aussi un entretien, resté secret, avec François Bayrou.
Quant à la CFTC, elle a lancé, mercredi 28 mars, sa propre interpellation en leur adressant dix questions sur la représentativité syndicale, l'emploi, la famille, les retraites, l'assurance-maladie, le logement, la conciliation des temps de vie professionnelle et familiale, le dialogue social, la gouvernance et le partage des richesses de l'entreprise, l'Europe. La centrale chrétienne conteste la loi du 20 août 2008 sur la représentativité syndicale, qui fonde celle-ci d'abord sur l'audience électorale. Elle demande l'abaissement du seuil requis pour être représentative au niveau national interprofessionnel, au vu des élections dans les entreprises, de 8 % à 5 % et l'exclusion du champ pris en compte des entreprises publiques.
Depuis la contestation de la réforme des retraites, en 2010, les relations entre Nicolas Sarkozy et les syndicats se sont considérablement détériorées. Sa charge contre les corps intermédiaires a accentué le fossé. Anecdotique en apparence mais symbolique, la revisitation sur le site de l'Elysée des voeux que le chef de l'Etat avait adressés aux partenaires sociaux le 15 janvier 2010 est significative.
"Je respecte mes interlocuteurs"
Vantant les mérites du dialogue social en 2009, M. Sarkozy avait proclamé : "Nous nous sommes tous enrichis, me semble-t-il, de ces échanges." Et, avait-il ajouté : "J'ai entendu des commentateurs parler de cogestion. Il parait même qu'on vous a reproché au sein de certaines de vos organisations d'entretenir des échanges – comment dit-on – trop assidus avec le gouvernement. Ce sont des balivernes. Je respecte mes interlocuteurs. Je ne confonds pas les genres. Cela n'enlève rien aux oppositions que nous pouvons avoir. Mais notre devoir c'est d'essayer de conduire la France tous ensemble. (...) Je crois, au fond, que tout ceci témoigne d'une forme de maturité de notre démocratie."
En conclusion, M. Sarkozy insistait : "J'ai beaucoup apprécié les contacts humains, personnels, que nous avons pu avoir les uns et les autres. La démocratie sociale n'est pas parfaite. (...) Il y a quand même dans la démocratie sociale un respect de la personne et un sens de la responsabilité qu'on aimerait retrouver plus souvent chez tous les acteurs du dialogue, quels qu'ils soient. Souvent la démocratie sociale est critiquée, sans doute à juste titre. Mais pour ce qui est du respect de la dignité de l'autre, du respect de la personne, du souci de la personne, je pense que tout au long de cette année 2009, vous avez été des exemples."
Sur le site de l'Elysée, où le texte intégral de ces voeux 2010 ne figure plus, on retrouve l'enrichissement mutuel du dialogue social et les derniers mots – "vous avez été des exemples" – mais les autres passages pré-cités ont été expurgés. Les corps intermédiaires ne sont plus ce qu'ils étaient…

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Chérèque accuse Sarkozy de "démagogie populiste"
Le Monde.fr avec AFP | 30.03.2012 à 15h13 • Mis à jour le 30.03.2012 à 15h23
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Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a accusé, vendredi 30 mars, Nicolas Sarkozy de "manipulation de l'opinion" et de "démagogie populiste" en tapant à "bras raccourcis sur les syndicats" et en refusant d'assumer son "compagnonnage régulier" avec la CGT durant son mandat.
"Le président de la République, candidat de l'UMP, a choisi de faire passer les syndicats dans le camp de l'opposition pour dire : 'regardez, ils nous critiquent, c'est qu'ils sont d'accord avec les autres, qu'ils ne sont pas objectifs'", a-t-il déclaré sur BFM Business.
"C'est une manipulation de l'opinion, c'est une démarche voulue, c'est dangereux pour la démocratie" parce que "demain on a besoin de syndicats forts pour faire évoluer notre pays", a-t-il ajouté.
"POURQUOI IL N'ASSUME PAS CE QU'IL A FAIT ?"
Le numéro un de la CFDT a précisé qu'il n'avait toujours pas reçu de réponse à sa demande de rencontre avec le candidat de l'UMP : "C'est son choix, ce n'est pas le mien, mais c'est regrettable, c'est la première fois que je vois ça depuis que je suis secrétaire général : un refus de dialogue avec les syndicats."
Selon lui, cette attitude "est en rupture avec ce qu'il a fait pendant cinq ans"."Pourquoi il n'assume pas ce qu'il a fait ? Pourquoi il n'assume pas qu'il a eu besoin de la CGT, par exemple pour faire négocier la réforme des retraites chez les cheminots ? Pourquoi il n'assume pas son compagnonnage régulier avec la CGT ? Pourquoi aujourd'hui il a honte de ce qu'il a fait?", a encore lancé le numéro un de la CFDT.
PAS D'ENGAGEMENT PARTISAN
"Moi, j'assume quand je me suis engagé sur une réforme des retraites avec Jean-Pierre Raffarin qui était un ministre de droite [en 2003]", s'est targué M. Chérèque.
M. Chérèque a répété que la CFDT "ne s'engage pas de façon partisane pour faire battre tel ou tel candidat""Le syndicalisme sera plus fort demain de rester dans cette démarche" car "quel que soit le candidat élu, de droite ou de gauche, de toute façon il va falloir porter la voix des salariés", a-t-il dit dans une critique de la position de la CGT qui appelle à faire battre Nicolas Sarkozy.